un retour difficile

Nombre de messages : 73 Date d'inscription : 01/10/2006

**Naori était rentré tard cette nuit-là... son corps était couvert d'écorchures et ses bras rougis par les coups de soleil. Quand il arriva sur son lit il s'allongea, prit le mot que Nymphea lui avait laissé sur son oreiller, le froissa et le jeta en bas, dans la poubelle. Puis pour la n-ième fois, ce qui c'était passé cet après-midi lui revint en tête.**

Il avait rencontré Amatsu cet après-midi sur le chemin qu'il prenait habituellement pour aller courir. Lorsqu'il l'avait dépassé, Amatsu était tombé à genoux en pleurant. Naori avait beau essayer de ne pas craquer et de continuer sa course ce fut plus fort que lui et il s'arrêta quelques mètres plus loin. Alors sans se retourner il lui avait tenu des propos durs, ces même propos qu'il lui tenait depuis une saison. Naori ne pouvait s'empécher d'y repenser.

Amatsu cesse ce cinéma... si tu avais vraiment tenu à nous tu ne serais pas parti.

Tu sens l'alcool à des kilomètres... qu'est-ce que tu fais de tes journées? tu restes là à nous espionner?

De toute façon on sait bien toi et moi que tu ne sais pas tenir un engagement Amatsu...

Des mots si durs, qui étaient sortis droit du coeur du jeune tryker. Toute cette haine qu'il avait ressentie lorsqu'à nouveau Amatsu était parti... Il était temps qu'il sache le mal qu'il leur avait fait. A commencer par cet aspect pitoyable qu'il présentait aux homins. Alors Naori fit face à l'homin qui l'avait fait tant souffrir.

Partout où tu passes tu es la risée des homins qui te voient, ou tu leur fait pitié!

Amatsu tentait de s'abaisser encore plus bas que terre, plus bas que tout ce que Naori lui jetait à la figure. Quelle habitude il avait pris ces derniers temps à vouloir se faire plaindre. Naori avait honte oui, mais il préférait bien prétendre qu'il ne ressentait rien. Ca serait bien plus facile d'ailleurs s'il ne ressentait réellement rien, plutôt que de tout cacher ainsi, de tout garder à l'intérieur. Mais il ne pouvait pas en arriver là, il devait continuer à mentir, comme Amatsu avait menti si longtemps.

En te regardant on peut en apprendre beaucoup sur la manière de feindre l'amour et l'attachement!

Amatsu aurait beau crier au monde entier qu'il n'avait jamais feint cet amour, Naori ne le croyait plus désormais. Il l'insultait. Sur un ton calme et impassible, il lui lançait les phrases les plus assassines que son esprit lui dictait.

Si tu nous avais réellement aimé tu ne nous aurais pas abandonné tant de fois.

Tu vas faire quoi maintenant? Tu vas rester à errer dans Pyr jusqu'à ce qu'on te retrouve mort dans un caniveau derrière un chariot?

Je n'ai pas le droit de mourir... Nymphea... a juré de se donner la mort... si je le faisais...

Nymphea, tiens, il l'avait oubliée celle là. Elle qui les aimait tant mais serait prête à se donner la mort et à les abandonner sur un simple geste de l'homin qui l'avait trompée. Comme d'habitude, Amatsu refusait qu'on dise du mal d'elle, mais il n'avait plus d'ordre à donner à Naori désormais. il n'avait plus d'autorité, plus de rôle de père à jouer.

Et puis après tout, si c'était si dûr à assumer pour Nymphea d'avoir tant d'enfants à nourrir, il pouvait bien partir en internat à l'école tryker de Fairhaven. Il avait reçu une lettre le matin même l'informant qu'il pouvait y aller avec Azalée s'il le souhaitait.

Evidemment Amatsu s'est empressé de le traiter de lâche et de fuyard. Il l'a même provoqué au combat en osant insulter les matis. S'il savait ce que lui avait appris les matis il arrêtrait d'en parler ainsi. D'ailleurs Naori s'empressa de lui montrer sa maîtrise des poisons et des dagues. une dague dans le bras, une autre dans le ventre, le tout recouvert d'un puissant poison devraient calmer les ardeurs d'Amatsu pour quelques temps.

Mais... il continue à me traiter de fuyard? Il me dédaigne parce que j'utilise l'art de combat des matis? Il veut voir du vrai combat tryker?

Naori comptait bien montrer à l'homin qui avait tenu le rôle de père pendant des années qu'il n'avait rien à lui envier. Il empoigna l'épée légère qu'Amatsu lui avait lancé et commença à faire couler le sang de la gorge de l'homin.

Je veux voir à quel point mon fils... Est devenu plus matis qu'il ne l'est vraiment...

Je ne suis pas ton fils.

Le poison allait bientôt faire son effet. Amatsu tenta bien de l'aggriper par la gorge pour lui faire écouter ce qu'il avait à dire. Mais rien ne pouvait convaincre le jeune tryker qui, grâce à un coup de pied bien placé et à un sérieux coup de main du poison réussit à se dépétrer de l'étreinte du guerrier. Il voulait le persuader qu'il était en train de reproduire les même erreurs que lui. Le tout accompagné d'une toux pleine de sang dûe au poison. Naori tendait une fiole d'antidote à Amatsu depuis de longues minutes mais celui-ci faisait mine de rien. Aussi Naori lui administra l'antidote via un nouveau coup de dague. Il était sûrement trop tard, mais le jeune novice n'en savait rien. Il ne voulait pas être un meurtrier, voilà tout.

Tu veux être heureux... Tu veux que les jumeaux t'oublient? Tu veux qu'ils souffrent comme Nymphea souffrira de ton départ? Tu veux toi aussi, comme moi, les faires pleurer?

Oh mais détrompe-toi je sais qui je suis : je suis le fils d'une ingrate et d'un salop de matis! J'ai été élevé par un menteur à cause de qui toute ma famille pleure tous les soirs!

Etait-ce vraiment ce qu'il pensait? Il ne pouvait le dire, en tout cas c'était ce qu'il ressentait depuis quelques semaines... Il voulait partir, pas fuir... Amatsu ne le lâcherait pas jusqu'à ce qu'il accepte de rester. Il allait lui faire ce plaisir. Il allait lui dire qu'il allait rester chez Nymphea. Pas pour longtemps sûrement, jsuqu'à la prochaine crise, jusqu'à ce qu'il en ait à nouveau marre. Il allait mentir comme il le faisait depuis des semaines à tous ses proches, se mentir à lui-même. Sa décision était prise au fond : il irait à Fairhaven, et il partirait avec Azalée.

Amatsu lui demanda alors de l'aider à se relever. Il faisait tellement pitié qu'il était impossible de le lui refuser. Naori lui tenit la main et l'aida. C'est alors que le grand tryker blond le prit dans ses bras et tenta de la faire pleurer. Mais Naori n'avait pas envie de pleurer, il avait plutôt envie de vomir. Il se débattit du mieux qu'il put jusqu'à ce qu'Amatsu tombe, face contre terre. Naori le regarda.

J'aurais pu t'aimer... dommage...

Presque submergé par l'émotion, il prononça ces quelques mots difficilement. Ce à quoi Amatsu répondit :

Ne te fuis.... pas... toi... mê... me....

C'est sur ces mots qu'Amatsu rendit son dernier souffle. Naori resta là quelques secondes ; assez pour que ses yeux se remplissent de larmes. Puis se rendant compte du danger qu'il encourait à rester ici il partit en courant vers le désert de Pyr. Il était bien tard pour aller courir, mais il ne comptait pas courir pour s'entrainer, il voulait être seul, loin des homins, loin des bêtes, loin de tout.

Il était resté des heures assis dans le désert à repenser à tout ce qui venait d'arriver. A tenter d'oublier, comme il avait oublié l'amour que lui portaient Amatsu et Nymphea. Puis il s'était levé, et, tel un somnambule, il était rentré à Pyr, là où était son lit. Le jour commençait à se lever, on en voyait la lumière à travers les volets.
Naori devait tenter de dormir maintenant... Il se tourna sur le côté et serra son coussin entre ses bras.

Un jour je partirais...

Sujet: Re: **un retour difficile** 06/05/07, 10:23 pm

Plus de deux saisons s'étaient écoulé depuis la fugue de Naori, une longue période angoissante pour la famille O'Nehly. Les pleurs des enfants se succèdaient jour après jour face à la disparition de leur héro, Azalée se sentait désemparée, seule, depuis cette instant et les jumeaux, Tiaré et Yarrow, abandonnés.

Rien ne prédisposait à un changement quelconque dans les habitudes lorsque la porte d'entrée de la maison s'ouvrit violemment dans un bruit sourd. Amatsu apparaissait dans le cadre de la porte tenant dans ses bras un jeune homin, Naori !

Personne dans la maison...

Tel un être inanimé, ses membres gigotaient dans tous les sens à chacun des pas de celui qui fut son père. L'inquiétude se lisait sur le front d'Amatsu et sans attendre, il le conduisit dans la chambre d'invité, le lit superposé n'étant pas très adapté à d'éventuels soins.

Quelque soit ta colère, je ne te laisserai pas mourir, Naori !

Il le déposa sur le lit et entreprit de le déshabiller, les blessures de leur combat s'étaient cicatricées à merveille. S'assurant d'un dernier diagnostic médical que tout allait bien, il entreprit de lui faire une toilette complète et une fois celle-ci terminée, le glissa sous les draps.

Il était temps pour le petit de se reposer, Naori n'avait que dix ans après tout. Sa trousse de soin à côté de lui, Amatsu veilla sur le jeune enfant assis sur une chaise, prenant le temps aussi de prévenir Nymphea qui devait attendre avec les enfants à Fairhaven.

Nombre de messages : 73 Date d'inscription : 01/10/2006

Les débuts à la maison avaient été durs... rester... partir... toute la nuit il y avait pensé, mais sa décision était prise : Naori allait rester près d'eux, chez eux. Azalée était devenue si belle, si grande, si... Naori ne savait pas si c'était du bonheur, savait-il seulement ce qu'était le bonheur? En tout cas il n'avait pour l'instant pas envie de partir. Mais toutes les questions qu'Amatsu et Nymphea ne cessaient de lui poser l'embarrassaient. Pourquoi ne pouvaient-ils pas tout simplement être heureux qu'il soit là? Pourquoi devaient-ils lui demander dès maintenant de faire des choix? Il avait choisi de rester et ça avait été déjà assez difficile comme ça... Il avait confié ses fioles à Amatsu ainsi que ses dagues, peu lui importait ce qu'il en avait fait, le principal était de les éloigner de lui... Chacune de ses nuits était remplie de cauchemards, de peurs, de pleurs. Mais ce n'était pas le poison, non, c'était ce qu'il avait vu lors de son voyage, toutes ces horreurs, ces gingos géants, ces rois kitins en train de déchiqueter leurs proies... Les primes n'étaient pas un lieu pour les homins de 10 années, Amatsu lui avait bien dit... mais comment leur faire comprendre, eux qui avaient vu des choses bien pires dans leur vie? Le plus simple était d'en finir avec tout ça, mais Azalée allait être si triste, il ne pouvait pas supporter qu'elle soit triste, elle qui était allongée dans ses bras. Le sommeil la rendait si fragile, si belle aussi, si tranquille...

*Le petit homin se pencha pour poser un baiser sur le front de son adorable petite soeur qui frémit dans son sommeil. Il la serra dans ses bras et remonta un peu la couverture sur son dos puis lui murmura en lui caressant les cheveux comme Amatsu le faisait lorsqu'il parlait à Nymphea.*

Ma petite Azalée, je suis désolé de tout le mal que je t'ai fait, je resterais là maintenant, et plus jamais tu ne souffriras, je te le promets. Je t'aime Azalée.

*Puis fermant les yeux, Naori se rendormit pour passer une nouvelle nuit agitée.*

Demain, demain peut-être ils comprendraient... en attendant il devenait urgent qu'il puisse se lever et se débrouiller par lui même, et, pour cela, Amatsu avait conseillé de dormir... il fallait dormir...

Nombre de messages : 73 Date d'inscription : 01/10/2006

Déjà dix jours depuis que Naori était rentré. Une semaine après son retour il lui était toujours quasiment impossible de décrocher un mot à quiconque excepté Azalée. Il en souffrait visiblement, mais les mots ne voulaient pas sortir. Amatsu l'avait alors poussé à parler. Difficilement les mots sortirent, mais rien pour expliquer cette difficulté, sûrement encore cette haine qu'il ressentait au fond de lui et qui empéchait les mots de passer le stade de la pensée. La seule qu'il aimait réellement et sans aucune haine était Azalée, sa belle et jolie petite soeur, si attentive, si gentille et surtout si adorable. Il ne pouvait s'empécher de la serrer dans ses bras, de la tenir tout contre son coeur, ils passaient des heures ensemble à rire, à parler, à jouer. Un jour il lui apprendrait à plonger et elle sera une vraie championne.

En attendant, les cauchemars qu'il avait en partie exorcisés en "parlant" avec Amatsu devaient partir définitivement, chaque jour le jeune tryker était un peu plus fatigué par le manque de sommeil ainsi que par le poison qu'il s'était lui-même injecté dans le corps. Il avait perdu beaucoup de kilos et, même s'il tentait de ne pas le montrer, il était exténué. Amatsu avait presque fini de récolter les ingrédients nécessaires à la concoction du remède.

Il avait été si dûr de lui faire comprendre qu'il ne voulait pas abandonner sa formation matis. Il pensait que tout ce qui l'intéressait était de se battre à coups de poignards comme un lâche... Naori avait reçu son éducation d'Amatsu tout de même, et s'il avait appris, au contact de Laoshan, à respecter l'art de combat matis, il ne voulait pas pour autant devenir un assassin. Ce qui lui importait était de soigner, et pour cela il devait continuer d'étudier auprès des matis, car les meilleurs soigneurs sont ceux qui connaissent le mieux les maux qu'ils soignent. Bientôt Naori pourrait montrer à son père tout ce qu'il avait appris en matière de soins et d'antidotes. La réaction d'Amatsu quand il avait enfin compris quel était le souhait de son fils adoptif avait rassuré le jeune tryker qui s'attendait àplus de déception dans la voix de celui qui l'avait accueilli dans sa maison et élevé dans l'amour et le respect de la lame qui réside dans le coeur de tout fyros. Bien sûr il avait semblé déçu, mais ce qu'il verrait quand il aura réuni tous les ingrédients devraient le rassurer... enfin c'est ce que Naori espérait.

Sa tête se mit à tourner et le jeune O'Nehly s'appuya contre le mur et ferma les yeux quelques instants. Azalée apparut à la porte de leur chambre et se précipita pour l'aider. Il m'aimait pas que sa soeur le voit dans une telle position de faiblesse. Il la chassa d'un geste de la main surmontant son mal de coeur et ses vertiges du mieux qu'il put et l'embrassa sur la joue, très près des lèvres. Azalée rosit et repartit en courant dans la chambre pour jouer avec les jumeaux. Avant de disparaître dans l'entrebaillement de la porte, elle sourit et dit de sa voix angélique.

Je t'aime Naori, vient jouer avec nous quand tu iras mieux... Les jumeaux te réclament tous les jours.

Les yeux de Naori scintillèrent, il hocha la tête d'un air entendu et courut dans sa chambre attraper le seau qui était au pied de son lit pour y vomir le peu d'aliments qu'il avait réussi à ingérer dans la journée le tout mélé à beaucoup de sang. Amatsu devait se dépécher à trouver les ingrédients manquants... ça devenait urgent...

Le jeune tryker s'essuya la bouche d'un revers de manche, claqua la porte et se laissa tomber sur le dos sur son lit, il prit une profonde inspiration qui sembla lui brûler les poumons et, serrant les dents, se força à dormir quelque peu.

Sujet: Re: **un retour difficile** 15/05/07, 08:42 pm

Le retour de Naori, malgré la distance qui restait entre eux deux, avait soulagé d'un bien grand mal le coeur d'Amatsu. Alors qu'il veillait le soir lors d'une expédition protectrice pour un convoi marchand fyros, il n'était pas rare que les larmes de tristesse l'envahisse aux souvenirs joyeux qu'il avait eu avec ce petit bout d'homin. Au retour qui s'en suivait, il le veillait négligeant son propre sommeil préférant s'assurer de son bien être, malgré cela, il la sentait encore, la haine...

Que c'était dur de comprendre son fils au travers de si peu de mots. A chaque discussion, il se sentait ridicule à ne pas saisir les volontés rapidement, à poser des questions qui finalement s'avèraient sans aucun sens finalement. Qu'en était il de leur lien particulier? Etait il définitivement enterré le jour où il décida d'apprendre à vivre avec son "vrai" père? Toutes ces questions le hantaient, Naori était son premier fils, celui à qui il avait donné la première fois réellement tout son amour.

Amatsu avait enfin réuni tous les ingrédients qu'il fallait à Naori, il allait enfin être sauvé, se sauver lui même...

Être médecin, quel souhait magnifique il avait ! Comme le sien, même s'il s'était lui même orienté vers la médecine de guerre. Même si son souhait était d'apprendre cette profession auprès des matis, même si...

Amatsu entra dans l'appartement, le visage un peu triste après toutes ses pensées. Son armure était tâchée de sang, certainement la récolte avait été mouvementé mais qu'importait. Il se dirigea vers la chambre d'amis dans laquelle Naori dormait toujours. Au seuil de la porte, il cogna deux petits coups presque de peur de gêner puis ouvrit lentement.

Naori, je suis revenu avec tes ingrédients...

L'épuisement était énorme pour lui, il déposa les ingrédients sur la table de chevet et s'éloigna tentant de cacher des larmes nerveuses, nourries par toutes ces pensées cruelles envers lui même. Il s'éloigna fermant la porte derrirère lui, une goutte d'eau sâlée tombant sur le sol.

Il avait besoin de dormir, du moins c'était ce qu'il pensait sur l'instant...

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